1. Canga de Onís et sanctuaire de Covadonga

On commence par une première petite entorse à la règle générale de ce blog, qui a pour objectif de mettre en avant les merveilles naturelles d’Espagne, sans entrer en détails des villes et villages du pays, pour lesquels il y a déjà beaucoup d’information disponible en ligne. Mais Cangas de Onís est la porte d’entrée du Massif Occidental, ou Cornión, la partie la plus visitée des Pics d’Europe. Il s’agit d’un petit village plein de charme, situé à mi-chemin entre la côte et les principaux sommets du Parc National, qui offre aux visiteurs un premier aperçus des paysages somptueux des Pics d’Europe. Avec son office de tourisme, ou « centre de visiteurs », et ses nombreuses options d’hébergements ou de restauration, c’est une bonne base pour visiter les Pics d’Europe. Il est également connu pour son pont romain, un des symboles du Parc National, présent sur de nombreuses cartes postales et flyers touristiques de la région. Cangas de Onís est à 45 minutes des Lacs de Covadonga, par une très belle petite route qui passe par le sanctuaire de Covadonga.

Le sanctuaire de Covadonga forme, avec Cangas de Onís, une autre halte obligatoire sur le chemin des Lacs de Covadonga. On peut y visiter la basilique de « Santa María La Real de Covadonga » et la « Sainte Grotte de Covadonga » (« Santa Cueva »), qui abrite une petite chapelle en l’honneur de la Sainte et la tombe du roi Don Pelayo, héros de la Reconquête, deux des symboles les plus importants des Asturies. La légende veut que si l’on boit des sept robinets de la « fuente de los siete caños », qui se trouve juste sous la grotte, on se mariera dans l’année. Depuis la « Cueva de Covadonga », on a une magnifique vue sur la Basilique, sa pierre rosée et les montagnes qui l’entourent.

Attention, pendant la haute saison et lors des fortes affluences touristiques, l’accès à la route de Cangas de Onís jusqu’aux Lacs de Covadonga peut se voir limité aux voitures privées. Il vous faudra alors garer la voiture dans l’un des nombreux parkings disponibles (gartuit à Canga de Onís et 2€ la journée à Covadonga) et prendre un des bus qui partent toutes les 15 à 30 minutes et qui relient Cangas de Onís aux Lacs de Covadonga, en faisant halte au sanctuaire de Covadonga. Il faut compter 9€ par adulte, 3,5€ pour les moins de 12 ans et c’est gratuit pour les moins de 3 ans. Les billets doivent s’acheter en avance en ligne ou au guichet, pas dans le bus, et sont valable pour toute la journée à n’importe quelle heure.

2. Lacs de Covadonga

La visite des Lacs de Covadonga attire du monde, il est donc conseillé de s’y rendre en dehors de la haute saison touristique, mais la vision de ces trois lacs d’origine glaciaire vaut vraiment le coup. Les Lacs Enol et Ercina sont visibles toute l’année mais le dernier et plus petit des trois, le Lac El Bricial, n’a d’eau que lors de la fonte des neiges.

Le Lac Enol est le premier que l’on rencontre lorsque l’on vient de Covadonga. Situé à plus de 1.070 mètres au-dessus du niveau de la mer, c’est également le plus grands des trois Lacs. Il mesure 750 mètres de long et à une largeur maximum de 400 mètres, pour une profondeur maximum de 25 mètres. En plus des écrevisses, une statue de la Vierge de Covadonga y repose dans ses profondeurs et des plongeurs la remonte à la surface tous les 8 septembre, lors de festivités locales.

Deux kilomètres plus loin, se trouve le Lac La Ercina, beaucoup plus petit et bien moins profond que Enol, mais au milieu d’un paysage encore plus impressionnant. On peut facilement s’y garer et prendre l’un des nombreux sentiers balisés qui vous feront découvrir des points de vue à couper le souffle (voir notamment le Mirador Entrelagos). Si vous venez en bus ou si vous préférez faire une belle ballade à pied, on peut facilement faire une petite randonnée circulaire qui nous permet de voir les trois lacs, de super points de vue et même une ancienne mine qui fera la joie des plus petits (mais pas que!).

3. Village de Bulnes

Avec Bulnes, voici une autre petite exception à la règle de ne pas entrer en détails dans les villes et villages espagnols dans ce blog. Mais cette fois ci, c’est pour une bonne raison: Bulnes n’est pas accessible en voiture et on doit donc s’y rendre à pied, par un magnifique petit chemin.

Le sentier commence depuis Poncebos, comme la fameuse « Ruta del Cares », et il faut compter environ 1h45 pour faire les 4 kilomètres et les 500 mètres de dénivelé (!) qui nous mènent jusqu’à Bulnes. Il est facile d’accès malgré un gros dénivelé, bien banalisé et le retour se fait par le même chemin. Il faut compter à peine plus d’ 1h pour le retour, beaucoup moins exigeant que l’ascension de l’aller. Cette balade qui monte le long de la rivière Tajo jusqu’au village de Bulnes est magnifique et on profite d’un paysage impressionnant à chaque zigzag que réalise le chemin, entre le doux bruit de l’eau et les hautes roches calcaire de cette petite gorge. Les plus fatigués et courageux pourront faire trempête dans les bassins que forme la rivière en début et en fin de ballade (l’eau y est très fraiche!).  Une fois arrivé à Bulnes, on pourra admirer ses petites maisons en pierre typiques de la région et reprendre des forces dans l’un des quelques restaurants et bars qu’il y a tout au long du village. Continuez ensuite un peu plus loin du village pour un magnifique point de vue sur le Naranjo de Bulnes (à 5 minutes, bien indiqué).

Bonne nouvelle pour les plus paresseux : le funiculaire de Bulnes peut également vous emmener en 7 minutes depuis le pont de Poncebos jusqu’au village de Bulnes (à 5 minutes du village pour être précis). Mais ce petit luxe a un prix : 17,61€ l’aller simple, et 22,16€ l’aller-retour pour un adulte.  Pendant la haute saison touristique, il y a un départ toutes les 30 minutes environ. Une bonne option à considérer: l’aller en funiculaire, pour éviter le fort dénivelé de la ballade, et le retour à pied.

4. Pic Urriellu, ou Naranjo de Bulnes

Le Pic Urriellu est certainement l’emblème la plus connue du Parc National des Pics d’Europe. On peut observer sa caractéristique silhouette depuis une très grande partie du massif central. Si on a la chance de pouvoir le contempler pendant le coucher de soleil, on comprendra vite pourquoi les locaux l’appellent également « l’Oranger de Bulnes » (el Naranjo de Bulnes). Les fans d’escalades et les montagnards aguerris pourront grimper jusqu’à son sommet (randonnée depuis le village de Sotres), mais pour les autres, ils existent de nombreux point de vue pour profiter de sa beauté le long d’un chemin ou de la route. Si on est à Bulnes par exemple, on ne peut pas partir sans passer par son magnifique point de vue sur le Pic Urriellu, à peine à 10 minutes en dehors du village. Les autres points de vue les plus connus sont celui du « Pozo de la Oración », le long de la route et proche de Poo de Cabrales ; le « Mirador de Pedro Udaondo » à Asiego ; et enfin celui du tout petit village de Camarmeña.

5.  Ruta del Cares

C’est sans aucun doutes une des randonnées les plus connues et les plus belles du Nord de l’Espagne. Le chemin est facile d’accès et nous permet de nous balader au milieu d’une magnifique gorge entre León et les Asturies, ce qui attirent beaucoup de monde durant la haute saison touristique.  On s’y ballade entre d’impressionnantes parois de roche calcaire, avec le cours agité de la rivière sauvage de Cares en bas du canyon, et des paysages de haute montagne incroyables en toile de fond.

Seul problème : il n’y a pas de circuit circulaire et il faudra donc revenir sur nos pas pour retrouver la voiture et notre point de départ. On peut commencer la ballade soit depuis Caín (León), soit depuis Poncebos (Asturies). La distance entre ces deux points de départ est de 12 kilomètres, alors que par la route il nous faudrait faire un détour de 105 kilomètres, et il faut compter un peu moins de 4 heure pour la réaliser. Si vous ne voulez pas faire les 24 kilomètres aller-retour, il est conseillé de commencer la ballade depuis Caín (León). Le chemin y est plus plat, il y a moins de monde et la majorité des images emblématiques de cette route y sont bien plus proche. Si vous partez de Poncebos, il peut y avoir beaucoup de monde et les parkings sont vites complets pendant l’été. Pas de panique, on peut laisser la voiture au parking principal (et gratuit) d’Arenas de Cabrales et y prendre un bus qui part toutes les heures et rejoint Poncebos en 10 minutes pour 3€ l’aller-retour par personne (seulement en haute saison). Sinon, vous pouvez aussi réserver une sortie organisée en 4×4 depuis Cangas de Onís, qui vous laisse à Caín et vous cherche plus tard à Poncebos.

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6. Vallée de Valdeón

Le côté de la région de León de ce Parc National réserve bien plus de surprises que la route de Cares depuis Caín. La Vallée de Valdeón est aussi connue comme « la vallée des 8 villages et des centaines de montagnes », un bon slogan pour un des recoins les plus beaux et les moins massifiés des Pics d’Europe. Les 8 petits villages de la vallée (Soto de Valdeón, Posada de Valdeón, Caín, Santa Marina de Valdeón, Cordiñanes, Prada de Valdeón, Los Llanos de Valdeón et Caldevilla) se trouvent complétement encerclés par d’immenses sommets de granite et nous offrent un incroyable patrimoine ethnographique et artistique. À ne pas manquer : le point de vue du « Mirador de Piedrashitas », un des plus impressionnants du Parc National, à 15 minutes d’un parking spécialement prévu pour aller profiter de cette vue à couper le souffle.  Avec un peux plus de temps, on peut aussi passer par le « Mirador de Pandetrave », celui de « Santa Marina de Valdeón » ou encore par le « Mirador del Tombo ». La vallée de Valdeón est une très bonne idée pour ceux qui veulent visiter les Pics d’Europe un peu plus au calme!

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7. Vallée de Sajambre

Toujours dans la partie Léonaise des Pics d’Europe, la Vallée de Sajambre est un des coins les moins visités de tout le Parc National. Pourtant, sa Nature exubérante et verdoyante vaut bien le détour. On pourra donc y profiter de magnifiques petites randonnées loin des hordes de touristes qui peut y avoir en haute saison dans les Asturies et en Cantabrie. Pour ne citer qu’un exemple : la route « ruta a Vegabaño », qui part depuis le village de Soto de Sajambre », avec une ballade circulaire de 10 kilomètres, bien signalisée et relativement facile à faire en 3,5 heures, malgré un dénivelé de 500 mètres environ. Dans cette superbe vallée, on pourra profiter de la partie la plus sauvage de la rivière Sella, qui nous offre des images de carte postale magnifiques, et d’une route panoramique impressionnante qui nous laisse des points de vue comme celui de « Mirador de Oseja de Sajambre ».

8. Gorge ou Desfiladero de la Hermida

Nous entrons maintenant dans la partie de la Cantabrie du Parc National, avec la gorge la plus grande d’Espagne, de plus de 20 kilomètres de long : « el Desfiladero de la Hermida ». Il s’agit d’un des plus beaux coins des Pics d’Europe. On peut y visiter des petits villages pleins de charme comme Bejes, s’émerveiller devant l’Église de Santa María de Lebeña, profiter des termes naturels du balnéaire de Hermida, ou encore perdre le souffle en observant le paysage depuis le point de vue « Mirador de Santa Catalina ».

9. Fuente Dé et son téléphérique

À 20 kilomètres de Potes, un des villages les plus beaux et les plus connus pour visiter le Parc National, on peut prendre le fameux téléphérique de Fuente Dé pour aller toucher les nuages à plus de 1.800 mètres d’altitude. Le téléphérique prend environ 4 minutes pour arriver au sommet et offre une vue vertigineuse sur les hautes montagnes de calcaire de la région. Attraction touristique oblige, il y aura surement pas mal de queue en pleine saison, mieux vaut réserver ses billets en avance sur internet. Le prix pour un aller simple est de 11€, ou 17€ pour l’aller-retour. Après avoir profiter de la vue depuis la caféteria ou depuis le « Mirador del Cable », on peut grimper ver le sommet de « Horcados Rojos », ou redescendre vers le parking et le parador de Fuente Dé par le chemin « sendero de los Puertos de Áliva » (environ 14,5 kilomètres, avec 970 mètres de descente, en un peu moins de 4 heures).

10. Monastère de Saint Toribio de Liebana

Entre Potes et Fuente Dé, le monastère de Saint Toribio de Liebana, du XVII siècle, devrait être un stop obligatoire. Il s’agit d’un endroit de culte très important dans la tradition chrétienne de la région puisqu’il contiendrait le plus grand bout de la croix de Jésus Christ conservé dans le monde, ramené depuis Jérusalem vers le Nord de l’Espagne par l’évêque Toribio de Astorga. Des études scientifiques ont validé le fait que cette relique serait bien du cèdre de Palestine et aurait plus de 2.000 ans. Par ailleurs, on peut également y visiter la porte de pardon, de style roman, la statue en bois de style gothique de Saint Toribio, la chapelle baroque du XVIII siècle ou encore le fameux cloître du monastère. Santo Toribio de Libeana est, juste après Jérusalem, Rome et Santiago de Compostela, le 4ème lieu saint de la chretienté (suivi par Caravaca de la Cruz). Et à 10 minutes de marche, par un petit chemin qui monte sur la gauche lorsque l’on arrive au monastère, on peut visiter la petite Ermita de Santa Catalina et grimper dans sa tour pour une fantastique vue sur la vallée en contrebas.